Qu’est-ce que le Trail Adventure Days ?
Le Trail Adventure Days, c’est la messe annuelle des trailistes organisée par le célèbre magasine Trail Adventure Mag de la maison CPPRESSE (aussi éditrice d’Enduro Magazine ou encore Trial Magazine). Cette 7ème édition posait ses valises du côté de Vic-sur-Cère dans le Cantal (15) contrairement aux deux précédentes éditions qui étaient dans le Massif du Sancy (63). Dans les grandes lignes, le TAD c’est l’accès à :
- Des essais de moto (Ducati, Suzuki avec sa V-strom, Husqvarna, et KTM notamment)
- Des stands d’équipementiers (Klim, Touratech, et bien d’autres)
- Des stands de voyagistes (citons Monsieur Pingouin par exemple)
- Un terrain de maniabilité pour s’entraîner et apprendre/revoir les bases sous l’égide de Petokask
- Mais surtout, 4 randonnées elles-mêmes découpées en 4 catégories
- La rando sunset du Vendredi soir (65km)
- Celle du samedi matin (75km)
- Celle du samedi après-midi (80km)
- Et enfin celle du Dimanche (256km)
- Et chacune de ces traces existant en 4 catégories :
- Macadam (100% route)
- Initiation off-road
- 50% off-road
- Hard (comprendre « difficile »)
Des personnes avec qui je roule m’avaient dit que du bien des précédentes versions. Et c’était aussi pour moi l’opportunité de revoir les copains des Mudlovers de Paris. Donc je n’ai pas réfléchi bien longtemps, et j’ai pris mon engagement.
Quel est le tarif du Trail Adventure Days ?
Question cruciale. Car en effet les Trails Adventure Days sont payants. Concernant l’édition de 2022 c’était :
- 269 € l’engagement pilote pour les randonnées qui comprend :
- Toutes les traces du Samedi et dimanche
- Les repas du samedi midi, samedi soir, et dimanche midi
- Ta participation à la tombola
- Un sac de goodies bien rempli (mais pas pratique quand tu voyages léger)
- L’accès au village d’exposants avec notamment les essais et les formations de Petokask
- A noter qu’il n’y a aucune animation le Dimanche
- + 50 € l’engagement sur la rando sunset du vendredi soir (optionnel)
Il reste donc à ta charge :
- Le transport pour te rendre jusqu’à Vic-sur-Cère
- L’hébergement
- La nourriture du Vendredi soir
Etape 1 : se rendre aux TADays 2022
Parti le Mercredi vers 18H30 de Libourne (33) avec Thomas, nous sommes passés par une de ses traces perso alternant chemins dont certains single tracks et petites routes de campagnes qui sont encore marquées par les récents orages. Le Mercredi soir, nous dormirons à l’hôtel sur Périgueux avant de reprendre les pistes jusqu’à Meyssac puis la route jusqu’à Vic-sur-Cère. Nous arriverons au village d’exposition et à l’enregistrement pilote vers 15 heures le Vendredi 24 Juin.
Ce trajet sera pour moi l’occasion de tester en pneu arrière les MotoZ RallZ sur la GS. Thomas quant à lui, roule en KTM 990 équipée de MotoZ Desert. Je ne vais pas trop m’étendre sur ce pneu, car à l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas suffisamment roulé avec. Sache qu’à l’avant j’ai un AX41 bien usé n’ayant pas reçu le RallZ avant à temps.
Etape 2 : profiter des Trail Adventure Days 2022
Je tiens à préciser que cet avis n’engage que moi et que chacun peut avoir une perception différente du week-end. Sachez juste qu’habituellement je ne suis pas quelqu’un d’exigeant qui râle dès « qu’il n’en a pas pour son argent ». Ayant moi-même organisé des petits événements par le passé, j’ai beaucoup d’empathie et de compréhension pour les équipes derrière ces événements.
Arrivé vers 15 heures à l’enregistrement, je présente mes documents (permis, attestation d’assurance, carte grise) ainsi que mon billet afin de récupérer mon numéro de dossard et un sac de goodies (stylo, tasse, casquettes, tour de cou, le Trail Adventure Mag, un t-shirt, et bien d’autres choses). En revanche, ça prend pas mal de place pour moi qui ne suis parti qu’avec mon petit sac SW-Motech. Une fois l’enregistrement effectué, il est temps de retrouver les copains déjà arrivés de Bordeaux et ceux arrivés en même temps que moi de Paris.
Et là, premières déceptions sur le village. Certaines bécanes ne sont plus disponibles à l’essai comme les Desert X alors que l’événement commence à peine. La plupart des essais sont des essais routiers, ce qui est bien dommage vue l’audience du TAD. Et enfin, et il n’y a qu’un rack de 20 pneus dispos mais plus aucun pneu avant dispo pour une GS. Bon, tu connais les difficultés que l’on rencontre aujourd’hui pour se réapprovisionner en pneus donc il est difficile de leur reprocher.
Le village en lui-même consiste en un carré avec les stands qui en forment les contours. Au milieu, rien. Un grand espace vide avec seulement un stand pour des bières et un food truck. Très peu de places assises. Pas de musique, et côté ambiance, un speaker qui fait de son mieux pour attirer les gens vers les stands sur lesquels il passe. A partir de 18 heures, le village se vide, mais pourquoi pas. Après tout, c’est le premier jour, les gens arrivent, faut qu’ils se reposent donc ça peut se comprendre.
De notre côté, on avale une crêpe Auvergnate, et on se « prépare » pour la sunset. Les infos qu’on reçoit sur l’orga de la sunset au long de l’après-midi sont d’ailleurs assez décousues. On nous annonce un dîner, mais en fait non, ça dépend de l’option et du ticket. Donc pour 50€ en fait t’as juste la randonnée. Bon OK, avec un engagement payé en Février, les mois sont passés et j’ai un peu oublié l’organisation. Le briefing au centre du village d’expo ? Non, au final il n’y aura pas de briefing, seulement un mec accroupi sur le parking qui te file un brassard et te demande quelle trace tu vas prendre. A l’heure actuelle, t’as toujours pas compris la différence entre les types de traces (qui au passage étaient annoncés comme ceci en Février « Il y en aura d’ailleurs pour tous les goûts et tous les niveaux avec 4 niveaux de traces GPS : macadam, initiation tout-chemin, 50 % off –road et hard. »), ni ce à quoi t’attendre. D’ailleurs, les intitulés des traces ont changé. Maintenant on retrouve la trace « route », la trace « initiation off-road », la trace « mixte » (sûrement la 50-50), et la trace « offroad » (sûrement la fameuse hard). D’ailleurs, sunset, le coucher de soleil, en partant à 21 heures ? Oui pourquoi pas, mais je regretterai de ne pas avoir appliquer la suggestion de Cécile et de partir à 20 heures histoire d’avoir le temps d’en chier, et surtout l’assurance d’arriver au point de RDV pour boire des bières.
Allez ! 21H, c’est le départ pour la trace Offroad (dite « hard »). Je superpose quand même la « mixte » (50-50) et l’offroad pour constater qu’au final peu de portions diffèrent (10-15% en général, un constat que je ferais concernant chaque trace du weekend). Ca me pose un problème que les 2 traces empruntent autant le même tracé. Ca fait un peu bâclé mais soit. Après tout, c’est difficile dans notre pays de trouver des traces légalement roulables et en quantité dans un si petit secteur, donc pourquoi pas. On s’élance. Route… route… route… Ah, chemin ? Ah bah non, fermé avec de la rubalise. Bah ça démarre bien. Petit coup d’oeil sur OSMAnd, et je trouve un itinéraire bis par la route. Enfin un chemin ! Mais très rapidement, une première « difficulté » dans une montée dont un trou s’est formé suite au passage en « délicatesse » d’un mec en Tiger. Je regrette de ne pas être parti avant 21 heures. On fait passer tout le monde, la nuit tombe. On croise un Marshall qui nous dit qu’il va falloir se dépêcher. Dans le groupe avec lequel je suis, nous n’avons pas tous le même niveau. L’envie me prend de lui répondre qu’on galère et qu’on ira à notre rythme parce que c’est ça le trail : aller loin. Rien à voir avec aller vite. Mais je me retiens, il n’a pas tort, il fait nuit, et passer en offroad entre les maisons tard ça fait pas bon ménage pour l’image du trailiste. Un peu plus tard, on va le recroiser et il va nous dire de prendre la route. Nous nous exécuterons. Au retour dans le village de Vic-Sur-Cère, nous trouverons un bar ouvert et 3 motards engagés sur le TAD. Une pinte plus tard et quelques échanges, il est l’heure d’aller dormir. En ce vendredi soir, je suis déjà mitigé sur le TAD :
- Ambiance sur le village pas folle (mais bon premier jour)
- Orga pas claire
- Un encadrement qui ne correspond pas nécessairement à ma conception du trail (mais c’est personnel)
- Des traces d’une qualité discutable (en terme de recherche je parle, pas du revêtement).
Le Samedi matin démarre. Je superpose les traces Offroad (dite hard) et mixte (environ 75km), même combat entre les 2 à part sur 10-15% du tracé. Je rajoute les courbes de niveau pour ne pas emmener mes camarades sur de trop grosses difficultés (en chier oui, mais pas 3 heures pour faire 100 mètres, faut aussi en prendre plein les yeux). Ca démarre. Route… Route… Route… Ah, chemin. Pas mal. Puis route… Encore route… Ah, on recroise le point de passage de tout à l’heure. Mais du coup, pourquoi avoir fait cette portion de route qui n’avait que d’intérêt de brûler de l’essence ? Route encore… Route toujours… Enfin, un chemin ! Enfin bon, surtout un single track assez nul dont la seule difficulté consiste à passer 2 portails piétons dont la largeur laisse passer juste la GS. Le single track ? Aucun intérêt d’un point de vue paysage, juste me faire électrifier le postérieur sur une clôture électrique et pousser des bécanes (dont la mienne) pour passer quelques pierres. Après tout, c’est ça aussi l’esprit du trail, le partage. Les chemins continuent, puis l’heure approche de rentrer manger. On ne suivra pas la trace sur les 20 derniers kilomètres qui semblent n’être que de la route selon OSMAnd, nous préférerons rentrer au plus vite pour manger un produit local dit la Tajine (oui c’est de l’humour).
Samedi après midi, départ. Pareil, traces offroad et mixte superposées, peu de différences. Environ 80km, ils annoncent des orages. Nous démarrons par 30 kilomètres de route, sur un bitume souvent pourri, avec des gravillons, et qui ne t’amène ni à découvrir des points de vue sympas, ni à t’éclater sur ta bécane (beaucoup de routes avec virages aveugles et trop étroites pour passer sans crainte avec une vitesse en courbe agréable). 30 kilomètres de route, pour enfin arriver à la première piste (qui fera 200 mètres). Là on se dit que c’est une blague, la pluie commence à tomber. Finalement, 1 kilomètre plus loin, piste ! Chouette ! La pluie tombe vraiment. Les orages commencent à gronder. Devant, ça se traine, ça s’arrête en virage, ça campe à la moindre intersection. Je n’ai pas envie de m’arrêter pour attendre la fin de la pluie. Je préfère rouler que faire du on/off constamment, donc on roule. En raid, faut être régulier. Finalement, un peu plus on s’arrête pour répondre à un impératif fixé par ma vessie. Nous sommes sous un déluge de pluie. Quel temps de m**** !!! Mais quand tu pars dans un long roadtrip, tu ne choisis pas non plus ta météo. Bref, on continuera quelques kilomètres de plus je crois avant de devoir aider Stéphane à faire demi-tour au bord d’un ravin après un mauvais choix d’itinéraire puis le problème de moto de Franck qui nécessitera l’intervention de l’assistance du Trail Adventure Days pour ramener sa GS sur le village. Retour à l’appartement sous la pluie pour ma part, trempé jusqu’aux os (ma faute de ne pas avoir pris la doublure étanche).
Mon bilan du Trail Adventure Days 2022
Déçu, mais vraiment très déçu… Pour moi, l’impression de traces bâclées. Pourquoi ?
- Beaucoup trop de portions routes (70-80%)
- Des portions routes qui n’ont aucun intérêt et te donnent l’impression qu’on te fait passer par des endroits dans le seul but de t’en donner pour ton argent (et donc ne pas finir trop vite). Alors que justement, j’aurais préféré que l’on m’amène le plus vite possible à la partie offroad, les beaux paysages sont souvent plus visibles depuis les chemins des hauteurs que depuis les routes à flanc de collines.
- Un manque de progressivité sur les pistes. On passe de la route (facile quoi), à parfois des « difficultés » pour des maxitrails. Et on retrouve une alternance de route et de difficultés. Ce qui est dommage là où encore une fois, on fait du trail, pas de l’enduro. L’orga aurait-elle mal compris l’esprit du trail ? Possible, après tout, CPPresse c’est d’abord Enduro Magazine avant Trail Adventure Magazine. Et nos échanges avec quelques membres du staff nous font comprendre qu’ils viennent plutôt du monde de l’enduro.
En ce Samedi soir, à 24 heures de la fin du week-end, je prendrai la décision de rentrer chez moi dès le Dimanche matin.
Et l’orga dans tout ça ?
- Essais déjà réservés (dans le cas de Ducati, il fallait se rendre sur les publications Facebook du TAD et de Ducati pour trouver le lien pour s’inscrire en amont)
- Ambiance pas terrible (même la tombola semble bâclée, peu d’applaudissements, un speaker qui veut finir au plus vite)
- Manque d’interaction entre les pilotes et l’orga je trouve
- Aucun accès à un quelconque terrain maniabilité hors celui de Petokask mais uniquement lorsqu’ils sont présents et sous réserve de s’être inscrits
- Qualité des repas (mais à la limite on s’en moque, c’est du raid, pas une expédition culinaire).
Dans une région où au moins 5 sections du TET passent, l’addition est plutôt amère. Pour ce tarif-là (319€ me concernant hors hébergement et trajet pour venir depuis Bordeaux), je préfèrerai prendre un guide qui m’amène sur des traces « maison », avec une plus grande proportion d’offroad, et surtout de quoi en prendre plein la vue. Qui plus est, j’aurais sûrement abattu plus de kilomètres, et souvent dans une meilleure ambiance. Et côté dépenses, il te restera les mêmes choses à ta charge (venir au point de départ puis rentrer, l’hébergement, et faudra rajouter la nourriture mais bon).
Néanmoins, je souligne quand même le travail des équipes du TAD. Après tout, elles ont quand même repéré ces traces, demandé les autorisations préfectorales pour la circulation, et mis en place toute la logistique de l’événement (+ 350 pilotes à nourrir) le tout avec une météo changeante. Toutefois, je reste sur ma faim tant en terme de sensations, de découvertes, et de paysages. Et je ne pense pas que je m’adonnerai à ce genre de rassemblement une prochaine fois, en tout cas pas sans certains engagements.
Quelques suggestions néanmoins pour des organisateurs :
- Si la région, dans notre cas autour de Vic-sur-Cère, n’était pas assez « off-road », il aurait été préférable d’organiser des traces à la journée pour pouvoir partir plus loin chercher les zones très offroad. Et fournir des paniers repas dans ce cas où même seulement des adresses à la place du déjeuner prévu. En effet, le déjeuner du Samedi apparaît finalement plus comme une contrainte logistique qu’un plaisir.
- De mon côté, je prends peu de plaisir sur la route (hors paysages magnifiques mais souvent plus sympa à observer depuis des pistes). Ainsi, j’aurais préféré faire 1 heure de route sans intérêt pour attraper un long tracé offroad et refaire 1 heure de route le soir pour revenir au camp de base si cela avait permis d’attraper des traces plus longues.
- Être plus clair sur les différences entre les traces, les % offroad–onroad, pointer sur les tracés les difficultés majeures (il n’y en a pas 10 par trace hein) pour que chaque pilote puisse préparer des contournements et sache à quoi s’attendre.
- Le format village des expos en carré ne donne pas envie de se balader sur les stands, et l’absence de places assises n’encourage pas forcément à rester sur le village.
- Avoir une meilleure communication sur les briefings et les activités hors traces.
Bien évidemment, ceci n’est que mon avis et un avis est forcément subjectif. D’autres personnes ont pu avoir une perception positive. Je retiens quelques éléments quand même, la sympathie des autres trailistes et le plaisir de revoir les copains de Paris et Bordeaux. Et ce qu’a été le Trail Adventure Days 2022 ne veut pas forcément dire que le Trail Adventure Days 2023 sera identique ni que je ne changerai jamais mon avis concernant le TAD. Mais c’est vrai qu’à l’heure actuelle, l’expérience de 2022 ne m’incite pas à renouveler un engagement pour l’édition 2023.
Donc si vous réfléchissez à vous inscrire pour le TAD de 2023, n’hésitez pas à aller demander d’autres avis de participants sur des groupes Facebook par exemple ! Ce sont justement les participants du TAD 2021 qui m’avaient donné envie de venir aux Trail Adventure Days de 2022, et ils ont eux-même été déçus aussi par l’édition de 2022. Peut-être était-ce l’unique année « faible » dans l’histoire du TAD ?
Pour ma part cela a été un week-end exceptionnel du début jusqu’à la fin, je fais régulièrement des sorties organisées et cette édition m’a ravie.
Bonjour Arthur,
Merci pour ce commentaire alors que l’article n’est pourtant pas encore accessible sur les moteurs de recherche.
Je suis ravi que l’expérience du TAD t’ait plu. Effectivement, comme je le disais, il ne faut pas s’arrêter qu’à un avis. Merci pour ton retour !