Conduire en Turquie en moto (ou en voiture)

Ce qu’il faut savoir pour conduire en Turquie (permis, assurance, etc.)

Avant de passer la frontière Turque et te retrouver au guidon (ou au volant) d’un véhicule, il faut que tu saches quelques petites choses sur la conduite dans ce pays :

  • Tu dois avoir les documents suivant avec toi : permis de conduire, carte grise, et attestation d’assurance (fais des photocopies d’ailleurs)
  • Ton permis de conduire (Français) est valable en Turquie pendant la durée de ton séjour touristique (généralement limité par un visa de 90 jours).
  • Tu conduis à droite
  • En voiture, la ceinture est obligatoire à l’avant comme à l’arrière
  • Pas de téléphone au volant (en théorie en tout cas)
  • Le numéro d’urgence c’est le 112
  • Si tu viens avec ton véhicule, vérifie sur ta carte verte d’assurance que la case « TR » n’est pas barrée.
    • Si celle-ci est barrée, cela veut dire que tu n’es pas couvert par ton assureur et ne pourra donc pas rentrer en Turquie. Je crois qu’il est possible d’acheter des assurances à la frontière, mais je ne suis pas sûr. Le mieux reste que tu appelles ton assureur pour lui demander mais sache que la Mutuelle des motards te couvre normalement 🙂

Quelles limitations de vitesse sur les routes Turques ?

  • En ville, la vitesse est limitée à 50 km/h
  • Hors agglomération, la vitesse est limitée à 90 km/h
  • Sur autoroute, la vitesse était limitée à 120 km/h. Mais elle est maintenant passée à 130 km/h voire 140 km/h dans certaines régions. 

Les limitations de vitesse sont indiquées par des panneaux similaires à ceux que nous avons en France (fond blanc, contour rouge, nombre au milieu). Et ne sois pas surpris par certaines limitations. Oui, il est assez courant d’avoir une 2×2 voies qui traverse le centre de petites villes avec une limitation à 90 km/h 

Conduire en Turquie : photo d'un leurre de la gendarmerie
C’est un leurre assez fréquent, parfois même avec des gyrophares qui s’allument

Quel est l’état des routes ?

Mon passage date de 2020, donc il se peut que la situation ait changé dans le pays ces derniers mois. Ce qui est marquant quand tu rentres en Turquie, c’est la quantité de chantiers que tu trouves sur les routes et autoroutes. Le gouvernement dépense beaucoup en rénovation et création d’infrastructures routières, ça a le mérité de créer de l’emploi et de « connecter » les régions (même si la dette Turque se creuse beaucoup). Ce qu’il faut retenir, c’est que : 

  • Les autoroutes sont en parfait état, très propres, avec un bitume lisse et peu abrasif
  • Concernant les routes du réseau secondaire (limitées à 90 km/h), c’est plus mitigé : 
    • Dans les régions riches et densément peuplées, les routes sont bien évidemment bitumées et dans un état plutôt bon. 
    • Dans les régions reculées du pays, soit le bitume est en très mauvais état et tu en viens à préférer des pistes off-road, soit ce sont des pistes. 
  • En zone urbaine, en général tu as un bitume ou un pavage en bon état. Par contre, il n’est pas rare dans certains petits villages dans des régions reculées que tu n’aies que de la « piste ». 
  • Les pistes offroad quant à elles vont de la belle piste roulante à la piste ensablée ou dans des pierriers. 

Plusieurs points d’attention concernant l’état des routes : 

  • Avant de rénover une route, ils ont tendance à gravillonner. La couche de gravillons est très très très épaisse ce qui peut donner l’impression de rouler sur du sable avec la moto (et donc avoir la roue avant qui se balade un peu). 
  • Les accotements des routes sont parfois très abîmés, donc attention en t’arrêtant sur le côté
  • Les zones de chantier sont très bien signalées, notamment par des panneaux. Il n’y a donc pas de problèmes de ce côté là

Peut-être partageras-tu cette impression que j’ai eu : je trouvais qu’ils rénovaient beaucoup de routes dont l’ancien bitume était pourtant encore en très bon état, et qu’au contraire dans les régions reculées les routes secondaires étaient plutôt laissées à l’abandon. 

J’ai failli oublier d’en parler : les animaux. Il y a beaucoup d’animaux errants dans les villes et villages, voire même sur les bords des routes secondaires, en général il n’y aura aucun problème. Par contre, quand tu es en offroad, fais attention aux Kangal aussi connu sous le nom de chien de berger d’Anatolie. En effet, ces gros molosses qui protègent les troupeaux, peuvent se montrer très agressifs lorsque tu passes à côté d’eux et si leur maître n’est pas là. De plus, ils courent vite j’en ai fait l’expérience… En revanche, si leur maître est là, ce sont de vraies peluches de 70 kilos !

Comment les autres conducteurs perçoivent les motos en Turquie ?

Je ne vais pas te faire un cours de sécurité routière, mais sache qu’à l’étranger il est d’autant plus important d’être un « bon conducteur ». Tu n’as certainement pas envie de te retrouver dans un hôpital où personne ne parle ta langue, ou avoir à traiter avec la police turque (dont très peu parlent Anglais). Au delà des bases de la sécurité routière, je vais aussi te partager quelques constats que j’ai fait et qui peuvent t’aider. 

Tout d’abord, à l’exception des très grandes villes (Istanbul, Ankara, Izmir, Antalya), la plupart des 2-roues motorisés qui existent sont des 50cm3, 80cm3, et au mieux des 125cm3 qui se traînent. Ainsi, dès que tu sors de ces zones densément peuplées de Turquie avec ton gros trail et sa bagagerie, les autres conducteurs n’ont pas l’habitude d’avoir des motos de ce gabarit et de cette puissance sur leur réseau. Ce qui a plusieurs conséquences :

  • Au feu rouge, les autres véhicules ne comprennent pas ce que tu fais sur la voie de gauche et peuvent te klaxonner
  • Aux stops et feux rouge, si tu es serré sur la partie droite de ta voie, il n’est pas rare qu’une voiture te dépasse par la gauche (même si le feu est toujours rouge)
  • Sur autoroute, alors que tu roules à la limitation sur la voie de gauche pendant un dépassement, un conducteur peut quand même tenter de te dépasser (même si entre le terre-plein du milieu ta moto il y a à peine l’espace)

Bien que cela soit très énervant, et que tu trouves ce comportement stupide, ne rage pas ! Déjà parce que tu n’es pas chez toi, ensuite parce qu’il faut que tu te mettes à leur place. Ils n’ont pas l’habitude (à part dans les régions de l’Ouest) d’avoir à deal avec des motos de cette puissance et de ce gabarit. 

De ce fait, je te conseille d’ailleurs de ne jamais conduire la nuit. Déjà qu’ils te négligent la journée, alors si en plus tu rajoutes le noir de la nuit… La Turquie est un vaste pays dont le réseau routier est impossible – et peu écologique – à éclairer. Les véhicules ne sont pas forcément récents, surtout dans les régions de l’Est, et donc éclairent mal. Très sincèrement, trouve ton point de chute avant la nuit et arrête toi dès que le soleil commence à disparaître

Perception des motos en Turquie par les autres conducteurs

La police Turque et la route

Contrairement à ce que tu peux penser, la police Turque est très très bien équipée. Lorsque tu rentres dans le pays avec ton véhicule, sa plaque est enregistrée. Au fur et à mesure de ton séjour, à chaque contrôle de police, ils peuvent avoir accès grâce à leurs tablettes à la fiche d’information du véhicule et aux précédentes infractions et contrôles que tu as eu depuis ton entrée dans le pays. 

Les radars sont monnaie courante dans le pays. Parfois annoncés en amont par un petit panneau, parfois non. Généralement, on t’annonce que tu auras à payer à la sortie du pays au moment de repasser la frontière. Personnellement, après 2 infractions de vitesse pour lesquelles j’ai été arrêté sur le bord de la route, je n’aurais jamais rien à payer à la sortie du pays. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’on ne me présentera pas les amendes à mon retour en Turquie.

Je ne veux pas te dire de bêtises, mais il me semble que la Turquie a système de permis à points avec 100 points je crois. Néanmoins, comme tu as un permis Français, tu ne perdras pas de points, tu n’auras « qu’à payer ». Des Français que j’avais rencontré en Cappadoce m’avaient partagé ce document qui était dans leur voiture de location. Je m’étais permis de le prendre en photo (à l’époque, 1€ était égal à 8TL (lires turques)). 

Amendes et infractions routières en Turquie

Il y a beaucoup de contrôles en Turquie. Plus tu t’approches de l’Est et des frontières Syriennes, Irakiennes, Iraniennes, et Arméniennes, plus tu auras des barrages routiers. Reste calme, arrête toi à l’emplacement indiqué, sors ton passeport, et souris. En général, si tu leur dis en Turque que tu es Français et ne parle pas Turque ils te laissent rapidement repartir. Parfois, tu te retrouves à tout vider (ça dépend de la situation géopolitique dans ta zone). Enfin, si tu as un couteau, cache-le. Tu n’as pas envie qu’ils pensent que tu prévoyais de les poignarder (oui ça m’est arrivé et ce sont des longues minutes de tension que tu passeras ensuite). 

Péages et autoroutes

Ah oui, il y a des péages sur certaines autoroutes Turques (j’ai l’impression que c’est surtout dans le Nord-Ouest. Je n’ai pas vraiment compris comment cela marchait car parfois ce sont des péages avec barrières et tu prends un ticket puis règle en sortant (comme en France), d’autres fois il n’y a pas du tout de barrières à l’entrée mais tu peux en avoir (ou ne pas en avoir) à la sortie. J’avais cru comprendre qu’il fallait acheter une espèce de badge dans les stations d’autoroute, mais lors de mes 3 tentatives on m’a répondu qu’ils n’en avaient pas ou alors ne comprenaient pas. Au final, quand j’étais bloqué, j’appuyais sur le bouton d’appel, je disais que j’étais Français et on me laissait passer. Ayant plutôt pris les réseaux secondaires et ayant évité les grosses agglomérations, je n’ai pas beaucoup emprunté l’autoroute et donc je ne sauras te renseigner précisément sur ce sujet. 

J’espère que cet article te sera utile. Mon dernier voyage dans le pays date de 2020 donc les choses ont pu changer depuis. Sache qu’à l’époque, les GS étaient tellement rares dans les régions où je circulais qu’à quasiment chaque arrêt (voire parfois au feu rouge) on me prenait en photo ou les pompistes m’invitaient à boire le thé. En synthèse : 

  • Aies toujours tes papiers sur toi
  • Le réseau routier est en bon état dans les régions « riches » (de l’Ouest). Côté Est, pas vraiment et t’as vite fait de préférer l’offroad
  • Les conducteurs Turques n’ont pas l’habitude de voir des motos de ce gabarit et de cette puissance donc ils tentent souvent de te dépasser avec leurs voitures
  • Il y a beaucoup de contrôles de vitesse et de barrages routiers, et la police Turque est très bien équipée
  • Ne conduis pas la nuit
  • Si tu prends l’autoroute, trouve comment ça marche car je n’ai jamais compris (et partage-le en commentaires ci-dessous s’il te plaît)

Bon séjour à toi 🙂 

2 réflexions au sujet de “Conduire en Turquie en moto (ou en voiture)”

  1. Pour l’étiquette HGS (passage automatique sur autoroutes), tu dois l’acheter dans un bureau de poste (PTT) en présentant les documents du véhicule (et ton passeport je pense). Tu peux y rajouter un crédit de payement à l’avance en fonction de l’utilisation fréquente ou pas des autoroutes. Tu as également une application mobile HGS sur laquelle tu peux vérifier ton crédit restant et payer avec ta carte de crédit un montant supplémentaire en cas de besoin. (Infos 2022).

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