Mon avis sur l’ACT Portugal : 5 jours entre monts et merveilles

Dans cet article, je vous partage mon expérience sur l’ACT (Adventure Country Tracks) Portugal que j’ai débuté le 23 Octobre 2022 au guidon de « Babe » ma R1250 GSA.

Mais qu’est-ce que l’ACT (Adventure Country Tracks) ?

L’adventure Country Tracks est une association Allemande qui existe depuis 2018. L’initiative fût néanmoins lancée en 2015 par des salariés de Touratech et des partenaires de cette dernière.

L’objectif de l’ACT est d’offrir des itinéraires légaux combinant off-road et route à des motards en trails et maxi-trails. Là où le TET (Trans Euro Trail) peut être endurisant par endroits, et donc peu adapté aux maxi-trails, l’Adventure Country Tracks promet des tracés plus adéquats.

Pour remplir cette mission, des membres de l’association se retrouvent chaque année pour effectuer une reconnaissance et valider un itinéraire.

A l’heure actuelle, l’ACT compte 6 itinéraires :

  • ACT Portugal, premier tracé et remonte à 2016
  • ACT Roumanie qui a suivi en 2017
  • ACT Grêce en 2018
  • ACT Italie conçu en 2019
  • ACT Pyrénées (côté Espagnol) en 2021 après un an d’interruption dû à la Covid
  • ACT Royaume-Uni conçu en 2022

Vous l’aurez compris, l’objectif de l’association est de rajouter un tracé chaque année.

Chaque tracé est en général composé de 5 sections qui se répartissent sur 5 jours. La raison pour ce découpage est que tout le monde ne peut pas se permettre de partir plusieurs semaines voire plusieurs mois comme j’ai pu le faire en me rendant jusqu’aux frontières Syriennes, Irakiennes, Iraniennes, et Arméniennes lors de Ride For Life 2020.

A titre personnel, je trouve qu’une trace de 5 jours peut néanmoins être trop courte. Quitte à se déplacer dans un pays voisin (ce qui vous prendra 2-4 jours aller-retour), je préfèrerai avoir 10 jours de traces. Si vous partagez cet avis, sachez que vous pourrez toujours compléter avec des traces du TET environnant, ou des traces trouvées sur Wikiloc. Sinon, vous pouvez toujours prendre un transporteur et vous épargner les temps de convoyage.

Pourquoi faire l’Adventure Country Tracks Portugal ?

Mes dernières vacances remontant à Mars 2022 (sans moto en plus), je souhaitais vraiment partir en off-road et comme à mon habitude, en solo. Compte tenu de la saison à laquelle je comptais partir, je voulais éviter les traces trop engagées qui peuvent se transformer en bourbier et autres joyeusetés quand tu pilotes une moto de plus de 300 kilos (avec la bagagerie).

Ainsi, j’ai préféré favorisé l’ACT au TET. La moto étant alors stockée à Bordeaux, je pensais faire l’ACT Pyrénées d’Ouest en Est, puis de remonter par un peu de TET du côté de Perpignan, Carcassonne, etc. Donc des zones assez pierreuses où la boue est plus rare.

Néanmoins, une rencontre fortuite m’amena à reconsidérer ma destination. Je devais donc me retrouver à Lisbonne le Vendredi 28 Octobre pour y rester jusqu’au 1er Novembre date à laquelle je prendrais l’avion pour Paris (il a donc fallu stocker la moto sur Lisbonne). C’est ainsi naturellement que l’ACT Portugal m’a paru être une évidence. Plus au Sud que les Pyrénées, je m’attendais à un climat plus clément. Le choix était donc fait.

L’ACT Portugal en bref c’est :

  • 1 200 kilomètres
  • 65% d’offroad
  • découpés en 5 sections répartis sur 5 jours
    • les 3 premières sections sont dans des zones montagneuses (donc plus fraîches)
    • et les 2 dernières t’amènent en Algarve (donc plus bas en altitude et plus chaud)
  • Dans un pays où les gens sont accueillants, la nourriture excellente, et les paysages captivant.

Quelle moto et équipement pour l’ACT Portugal ?

Je rappelle que ce n’est pas la moto qui fait le pilote (ni les pneus ou la pression). Tu verras des enduristes conduire comme des tréteaux tout comme tu peux donner une leçon aux gars en T7 alors que t’es en GS. Revenons à l’essentiel : c’est avant tout une histoire de compétences et de connaissance de soi.

Mais je te rassure (ou pas), l’ACT Portugal est très clairement adapté aux maxi-trails même si tu es un pilote débutant. Les pistes sont suffisamment larges pour laisser passer un pick-up à l’exception de quelques single tracks qui doivent à peine représenter 1% de toute la trace. Cependant, je conseille quand même d’avoir quelques bases en off-road pratiques ou d’avoir au moins suivi une formation avec un instructeur. Ce n’est pas tant que tu en auras besoin pour suivre la trace, c’est plutôt pour te préserver musculairement.

Moto, pneus, pressions, et guidage. T’as tout ici !

Ces questions, on me les pose souvent en début de session « T’es plutôt 1.7 bar ou 1.8 dans les pneus ? » Comme si tu pouvais sentir la différence… Laisse moi t’offrir des réponses pragmatiques :

Côté bécane, j’ai pris ma Babe habituelle. Donc une R1250 GS Adventure de 2020. Pourquoi ? Car je n’ai qu’elle (ou un Suzuki DR 350 de 1994 mais l’agrément de conduite n’est pas comparable), elle est ultra fiable, elle a déjà des cicatrices de guerre et plus elle en a plus elle est belle. Et enfin, c’est toujours un plaisir de la faire débouler des chemins face à des motards en trails légers qui sont convaincus qu’un maxi-trail c’est pas adapté pour l’off-road.

Niveau pneus, j’ai monté des Motoz Tractionator Rallz. Celui de l’arrière devait avoir 2 000km au moment du départ, et celui de l’avant était neuf. Alors, pour l’ACT Portugal, ce n’est pas nécessaire d’avoir des pneus autant typés off-road. Des 80-20 suffiront amplement. En effet, le revêtement des pistes off-road est vraiment plus pierreux que terreux. Donc tu seras sur du dur avec des pierres roulantes parfois, pas de bourbiers, et un peu de sable dans le Sud (mais ce ne sont pas les pneus qui changeront quoique ce soit). Pour ma part, j’ai l’habitude de rouler en 50-50, et m’aventurant en territoire inconnu à une période qui peut être humide, ce choix de pneumatiques ne me paraissait pas si mauvais (puis, comme je l’ai dit, je n’ai qu’eux).

Et la pression ? Très simplement : sachant que je vais alterner des sections d’off-road et de route, je me mets à une pression « hybride ». Personnellement, j’ai autre chose à faire que dégonfler mes pneus en entrée de pistes et les regonfler en entrée de routes. Je suis là pour prendre du plaisir, pas me préoccuper de ma pression. Donc aux alentours de 2.0 bars (1,9 ; 2,1 ; sont très bien aussi, tu ne sentiras pas la différence de toute façon).

Pour en savoir plus, consulte mon article Quels pneus en off-road pour un (maxi)trail ?

Pour le guidage, ayant été dégoûté des GPS « moto » tels que le Zumo XT de Garmin, j’ai repris mon setup habituel. J’ai un Huawei P30 Pro sans carte SIM en guidage monté sur un Quadlock au-dessus de mon TFT, et mon Google Pixel 6 Pro avec mes cartes SIM dans ma poche intérieure. Mais pourquoi deux smartphones ? Car si l’un se casse, prend l’eau, arrête de fonctionner, j’en ai toujours un second prêt à l’emploi (ça m’est arrivé en Turquie d’être sans smartphone au milieu de nul part avec le Garmin qui déconne (comme souvent dès qu’il est hors Europe de l’Ouest et hors bitume). Deux smartphones, crois-moi, ce n’est pas une si mauvaise idée). Ensuite, parce je peux faire des photos avec l’un ou l’autre sans m’embêter à ouvrir ma veste pour le Pixel ou à sortir le Huawei du support GPS. Et si jamais je me fais éjecter de la moto, j’ai un smartphone avec carte SIM sur moi pour contacter les secours.

Pour en savoir plus, consulte mon article GPS moto ou smartphone ?

Équipement et hébergement sur l’ACT Portugal

Côté combinaison et matériel que j’embarque, tu retrouves tout ce que j’ai déjà indiqué dans mon article sur l’équipement à prendre pour un roadtrip moto. Pas vraiment de changement.

Bien évidemment, l’équipement dépend de ton choix d’hébergements. J’aime bien le bivouac, donc j’ai l’habitude d’embarquer mon matériel de camping. Mais les conditions météorologiques étant assez catastrophiques à ce moment là, j’ai finalement fait de l’hôtel dans la moitié nord, puis du bivouac dans la moitié Sud.

Tu retrouveras sur la page dédiée au Portugal de l’ACT une liste d’hébergements, ainsi que des marqueurs sur les traces téléchargées. Je t’avoue avoir pris mes décisions d’hébergement selon là où j’arrivais le soir et donc pas nécessairement les mêmes que les recommandations de l’association Adventure Country Tracks.

L’Adventure Country Tracks Portugal : le périple

Jour #0 : liaison Bordeaux > Bragança – Samedi 22 Octobre 2022

De mon côté, j’avais environ 750 kilomètres (principalement d’autoroute) depuis Bordeaux pour rejoindre le point de départ au Portugal situé à Bragança. Je suis parti tranquillement vers 13H30, ce qui, soit dit en passant est une mauvaise idée puisque les nuits tombent tôt en cette période.

Jusqu’à Burgos, pas de sujets particuliers, si ce n’est quelques gouttes par moment. Néanmoins, à partir de Burgos, la pluie s’est intensifée, rejointe par un fort vent latéral m’obligeant même à ralentir.

Mais le pire restait à venir. Juste après Zamora, ce qui était devenu une tempête m’obligea à ralentir et à rouler entre 30 et 50 km/h, trempé, et avec mon masque d’off-road qui n’est pas du tout déperlant donc avec une visibilité plus que réduite. Au final, j’arriverais vers 21H30 heure locale me semble-t-il (n’oublie pas qu’il y a 1 heure de décalage horaire quand tu franchis la frontière Portugaise). Arrivant tard, je suis allé au plus simple, une auberge de jeunesse située dans le centre de Bragança.

A mon arrivée, les rues de la ville ruisselaient tellement la quantité de pluie était importante. Une météo qui ne s’est pas arrangée dans la nuit puis que les orages et autres éclairs furent de la partie. Le plus important pour moi était d’avoir atteint mon point de départ et d’avoir suffisamment d’heures pour profiter d’une bonne nuit de sommeil.

Jour #1 : Bragança > Torre de Moncorvo – Dimanche 23 Octobre 2022

Ça y est, l’aventure commence. L’ACT Portugal et ses 1200 kilomètres m’attendent et m’ont réservé comme magnifique cadeau… une pluie battante… A la vue des orages de la nuit, des intempéries de la veille, qui selon la réceptionniste avaient commencé déjà le Jeudi, j’ai été pris d’une légère appréhension.

Ne connaissant pas le Portugal en-dehors de Lisbonne, à quoi ressembleraient les pistes ? Seraient-elles encore roulables ? Au moment de recharger la moto, une employée de l’auberge m’a conseillé d’attendre demain. Rassurant… Et puis, j’ai prévu d’être Vendredi à Lisbonne, ne sachant pas ce que la suite du périple me réserverait, autant démarrer le plus tôt possible et au pire on s’adaptera.

Après avoir fait le plein à Bragança, je m’élance rapidement sur cette trace de 185 kilomètres (dont 55% d’off-road) aux alentours de 10 heures sous la pluie.

Malgré la météo, la trace ne se transforme pas en bourbier. Les pluies torrentielles de la nuit ont cependant charrié de la terre et de nombreux petits cailloux roulants, la prudence reste de mise mais la poignée s’essore bien aussi (mieux que ma combi).

Je constate d’ailleurs le travail remarquable du Motoz Rallz à l’avant, qui permet de raccrocher sur des changements d’angle dans le gras sans aucun problème, et même de sortir de quelques gouttières.

La trace du jour #1 de l’Adventure Country Tracks Portugal est composée de deux sections difficiles avec des itiniraires alternatifs identifié et notés. Chaque section difficile doit faire 5 kilomètres.

La première n’a en soi rien de difficile si ce n’est qu’elle est un peu terreuse et donc glisse légèrement vue la météo, mais rien d’insurmontable. Je surprendrai d’ailleurs 5 enduristes, poignée dans l’angle, qui ne s’attendaient pas à voir débouler une grosse vache Bavaroise dans la gadoue.

Un peu avant midi, j’arriverai au Castelo do Algoso sous une acalmie. J’en profiterai alors pour monter au sommet du château prendre quelques photos.

Après le Castelo do Algoso, tu as le choix entre la seconde section difficile ou l’itinéraire bis. J’ai bien évidemment choisi la section difficile. Quitte à être en vacances, seul, avec un maxi-trail obèse, autant se faire plaisir.

La descente de la section difficile t’amène à un magnifique pont Romain au coeur d’une vallée. Cette descente n’a rien de compliquée, tu descends sur une succession de rochers un peu haut les uns par rapport aux autres, mais rien de bien compliqué. La gravité fait le travail.

Avec le soleil qui s’installe à mon arrivée sur le pont, cela rend le cadre encore plus appréciable.

Tout s’est compliqué à la remontée.

Rappelons-nous qu’il pleut depuis le Jeudi, et que la nuit dernière a été un véritable déluge. Qui dit déluge, dit ruissellement des eaux qui charient tout un tas de cailloux et creusent les chemins. Cela rend le tracé plus intéressant en soi.

Mais cette remontée n’est qu’une succession d’épingles, en single track, avec une pente non négligeable, et le milieu de la piste creusé au point que ça en devient une ornière.

Oui j’aurais été intelligent, j’aurais fait une reco à pied ou en drône. Mais flemme.

Mais j’aurais quand même dû la faire cette reco, car à la 3ème ou 4ème épingle, une faute de regard et une envie d’éviter des branches basses m’ont amené en plein dans l’ornière. Coup de gaz en espérant en sortir au bout, mais c’était sans compter sur le mur vertical de 40 centimètres qui formait la sortie de l’ornière. Sans grip suffisant pour le grimper, j’y suis resté coincé.

Il s’agissait maintenant de faire faire demi-tour à la bécane, retrouver un point de départ stable, et reprendre suffisamment de vitesse pour rester sur le flanc extérieur de l’épingle et passer.

Généralement, c’est à ce moment là que j’enlève les valises et le top case car je sais que ça peut prendre un sacré moment. Donc tant qu’à faire, autant s’alléger de 50-60 kilos. Malheureusement, je casserai ma clé dans la serrure d’une des valises. Heureusement que les clés BMW restent quand même bien faites, l’endroit de la cassure ne m’empêchera pas de pouvoir continuer d’utiliser le système d’attache rapide des valises avec une pince plate et le boût de la clé.

Quant au démarrage moteur, c’est du keyless.

Après une première tentative infructueuse, j’ai décidé de repartir d’en bas pour arriver avec une vitesse de passage en courbe suffisamment haute pour garder la moto coller en haut du flanc extérieur.

Bilan : une petite embûche qui m’a couté je pense bien une heure. En effet, une fois la moto passée il faut aller la garer sur une zone stable puis redescendre et remonter à pied les valises et les top cases. La joie.

Mais tu penses que c’est fini ? Et bah non. Épingle suivante, sur une dalle rocheuse cette fois, le coupe-circuit qui touche la sacoche de réservoir et coupe le moteur. En pleine épingle et alors que t’es à l’opposée de la moto, c’est la chute. Bon, légèrement saoulé car je n’installe d’habitude pas de sacoche de réservoir à cause de ça, j’ai encore perdu 20 minutes le temps de vider la moto pour la relever, la faire redescendre pour retrouver du grip, et passer l’épingle.

Très honnêtement, rien de difficile sur cette section difficile. Ce qui me mettra dedans est cette faute de regard puis ma sacoche de réservoir. Mais tu ne devrais normalement n’y trouver aucune difficulté surtout si entretemps l’ornière se remplit de cailloux et de terre la rendant moins profonde.

Tout cela m’amènera au village de Mogadouro où j’en profiterai pour prendre un déjeuner chaud.

Ne parlant que peu Portugais, je n’aurais aucune idée de ce que je commanderai mais ce sera chaud (ce qui n’est pas désagréable étant trempé de sueur) et bon.

Il est important de préciser que je ne déjeune pas normalement. J’ai plutôt tendance, si possible, à prendre un énorme petit déjeuner le matin et à ne pas manger jusqu’au soir. A l’exception de quelques fruits ou barres de céréales que je pourrais trouver sur la route.

C’est là où tu pourrais te dire que ce voyage est vraiment pourri. Première journée, il pleut, quand il ne pleut pas il vente, tu casses ta clef de moto, tu chutes, tu abimes ta moto, t’es tout seul.

Mais c’est justement tout ce que j’aime et tout ce que je recherche dans mes roadtrips. Cette mise à l’épreuve constante, cette exigence de soi puisque la moindre erreur peut être grave, la discipline nécessaire pour garder ton calme dans des situations qui paraissent perdues d’avance, l’ingéniosité parfois dont il faut faire preuve pour relever ta moto et pouvoir repartir. Toutes ces choses qui au final t’emmènent dans des paysages magnifiques, à faire des rencontres éphémères, à observer des scènes si différentes de ton quotidien.

Alors tu n’es pas obligé de partager ce point de vue. Mais tu peux néanmoins me comprendre. Quant au fait de partir seul, il est si rare de nos jours d’être seul. De par ton smartphone et ton emploi, tu es constamment entouré(e) d’individus. Je trouve justement dans ces roadtrips, une véritable plenitude à être seul avec soi-même, faire corps avec sa moto pour atteindre des exploits à notre juste mesure

Après mes réflexions, un bon café serré, et un rapide échange avec un vieux motard Portugais qui me parle de la fameuse concentration annuelle des motards en Juillet au Portugal, me voilà reparti.

Plus de pluie, mais beaucoup de vent.

  • ACT Portugal - Hauteurs de Merinhos

Les pistes m’amènent progressivement vers la rivière Sabor, qui prend sa source côté Espagnol au Nord de Bragança puis se jette dans le Douro. A cet endroit, les pistes sont larges et on pourrait faire croiser 4 GS de front sans aucun soucis.

La piste qui suit les méandres de la rivière Sabor me ramène à penser à notre rapport à l’eau. J’ai remarqué qu’au cours de mes périples j’appréciais toujours partir dans les montagnes et autres collines dès le matin puis redescendre le soir pour camper près des lacs, rivières, et autres ruisseaux. Probablement un vieil instinct animal qui consiste à ne jamais s’éloigner trop d’un point d’eau.

Une fois la rivière Sabor quittée, les derniers kilomètres m’amenant à la fin de l’étape (Torre de Moncorvo) vont être très amusant. Dès le début de l’ascension, je constate que de bonnes conditions sont réunies pour se mettre au tas s’amuser : les pistes sont larges, les collines ne sont pas boisées donc la visibilité et bonne, les intempéries ont permis de creuser des ornières et complexifier l’ensemble ce qui le rend un poil technique, les pierres roulantes et la couche de gras charriée par la pluie vont permettre d’avoir un peu de glisse, bref, Babe et ses 136 chevaux allons prendre un sacré pied, et ce malgré la pluie.

Et puis la nuit tombe. Alors j’ai une raison de plus pour accélérer.

Poignée dans l’angle, Babe fait ce qu’elle sait faire de mieux, être parfaite. Pendant que les suspensions travaillent, le confort du pilote reste parfait. Immobile debout, mes deux seules préoccupations sont le regard et positionner mon corps, aucun à-coup n’est ressenti du côté du guidon.

Et enfin, après avoir fini l’ascension, j’arrive sur la crète. Et là, le spectacle. Au loin, le soleil perce les nuages, une centaine de mètres plus loin je m’arrêterai pour prendre quelques photos.

Tu vois, je te parlais plus haut de la satisfaction de découvrir des paysages et des scènes si rare. Des instants où tout concorde, ton heure d’arrivée sur le panorama, la météo, la luminosité (il est près de 17 heures à ce moment là), et même le vent pourtant présent ne sera pas un problème. Au contraire, il rappellera le côté sauvage des conditions et de ta propre condition : puant, transpirant, et solitaire.

  • ACT Portugal Jour 1 - Fin du tracé

20 minutes plus tard, j’arriverai à Torre de Moncorvo, commune de 10 000 habitants. A cause des pluies annoncées dans la nuit, je favoriserai pour cette nuit là un couchage sous un toit.

Je réserverai rapidement la Quinta de Agua sur Booking où je serais accueilli par une surprise mais charmante famille qui n’avait pas vu la notification de Booking.

Ma tenue trempée, je profiterai donc d’une douche bien chaude, et de pouvoir étendre mes doublures et ma combinaison. Tout étant fermé ce Dimanche, j’irais faire le plein des quelques litres consommés dans la journée et me remplirai la panse à la Pizzeria Panoramica (ce n’est pas de la grande cuisine, mais ça fait le travail).

Jour #2 : Torre de Moncorvo > Vale do Rossim (Manteigas) – Lundi 24 Octobre 2022

Un réveil sous le soleil, voilà une surprise agréable à laquelle je ne m’attendais pas. Aujourd’hui s’annoncent 255 kilomètres dont la moitié d’off road.

La journée commence dans la fameuse vallée du Douro, terre viticole où l’on produit des vins ainsi que certains Porto.

Quelle vallée magnifique sous ce soleil ! Une terre viticole, lacérée de rivières et de cours d’eau. Les récents orages ont rendu le tout très sablonneux ce qui permet de s’amuser sans jamais se lasser.

  • Roadtrip moto au Portugal - ACT Portugal Jour 2

Je m’arrêterai prendre un café au bord de la rivère Douro (du nom de la vallée) à Barca de Alva en fin de matinée, heure à laquelle je serais malheureusement rejoint par la pluie.

Malgré la pluie, les pistes restent largement accessibles. Les intempéries des derniers jours les rendent sableuses et légèrement creusées, ce qui m’amuse. Cela permet d’exercer ton regard, ta lecture du terrain, et ton placement.

Quant aux montées un peu abruptes et parsemées de pierres roulantes, tu peux tout aussi bien les faire tranquillement en contournant les marches ou – ce que je préfèrerais faire tout le périple – mettre du rythme et donner de bons coups de bassins pour faire décoler la bécane sur chaque marche que tu passeras.

Quel bonheur de ressentir l’avant se compresser puis l’arrière cogner et enfin les deux roues qui décollent. Que cette bécane peut être magique malgré son poids et le telelever qui offre de nombreux atouts mais tout autant de défauts.

Ne me méprend pas en revanche. Je ne roule jamais vite si j’aperçois des habitations dans le coin, des animaux, ou même des promeneurs. Je ne souhaite aucunement importuner quiconque ni effrayer la faune locale (ou les locaux). D’ailleurs, dans ces zones reculées et avec la météo que j’ai, je croiserai durant mes 5 jours au total 8 motards en deux groupes de 4 et aucun randonneurs.

Revenons à nos moutons. Je continuerai de suivre la trace jusqu’au Cristo Rei da Marofa où la vue est supposée incroyable.

Tu te doutes qu’avec la météo et les nuages que j’ai, je ne verrai rien…

Après une dizaine de minutes d’attente, ce selfie présente la meilleure visibilité que j’ai pu avoir.

Ne te plains pas, quand je suis arrivé là-haut on ne voyait pas à 20 mètres…

Mais passons. Je prendrais les pistes. A l’approche de Vila Francas das Naves, perdu au milieu de nul part, je trouverai ces vestiges d’un terrain de football. Pourtant il n’y a aucune habitation, aucune infrastructure, ni ruines autour de nous.

Je me dis alors que le Portugal doit parfois avoir des programmes de dépenses publiques aussi efficaces et pertinents que nous pouvons voir aussi en France. Loin de moi l’idée de faire de la politique, je tiens juste à souligner l’aspect cocasse de la scène.

Je pense néanmoins que ce cliché est le plus beau que j’ai fait durant mon road trip. S’y dégage une vision post-apocalyptique, d’une certaine puissance mais en parallèle un certain calme. Tu as bien évidemment le droit de ne pas partager cet avis.

La portion qui suit entre Celorico da Beira et la fin de la section est un peu particulière.

Il reste 35 kilomètres à ce moment jusqu’à la fin de la trace du jour 2. Je m’élance donc dans une ascension à travers ce qui s’annonce une immense forêt dans les montagnes. Je pense finir la trace un peu avant 16 heures vu mon rythme.

Ca grimpe. D’un coup, une odeur de brûlé. Ah ? Babe me ferait défaut ?

Je ralentis alors. Et je m’arrête.

  • ACT Portugal Moto - Jour 2 - Forêts incendiées

Cela devait faire 2 minutes que j’étais en fait entouré de ce qui devait être il y a encore quelques semaines une forêt verdoyante (après voir échangé avec des locaux dans la soirée, il semblerait que les incendies remontaient à Août / Septembre). Tu l’auras compris, cette odeur était celle du bois brûlé. Malgré la pluie, deux mois plus tard, l’odeur était encore présente.

Un coup d’oeil autour de moi et je m’aperçois que les collines d’en face sont elles aussi brûlées, celles à l’ouest également, celles du sud aussi… Les photos ci-dessus te laissent imaginer l’enfer que ce fût pour la population locale, la faune sauvage, et les soldats du feu.

Je reprendrai la moto et cette piste. Pendant 12,5 kilomètres, je serais entouré de ce triste spectacle de désolation embaumé de cette légère odeur de brûlé. Un « spectacle » qui faisait écho aux incendies gigantesques de l’été en Gironde.

Je m’élance d’ailleurs sur ma dernières ascension. Celle qui doit m’amener au « pic » de Santinha à 1595 mètres d’altitude.

Sois d’ailleurs prudent, avec les orages, certaines ascensions sont très instables avec de grandes ornières et beaucoup de pierres roulantes. Viens alors une épreuve de « prise d’information » rapide au regard, placement de la moto, puis conserver le cap au regard en laissant vivre la moto.

Je te conseille vraiment de garder la moto en mouvement. Pas besoin d’aller vite si tu ne te sens pas, mais juste de ne pas t’arrêter (surtout vers les dernières ascensions dans les 10 derniers kilomètres).

Parfois, ces ascensions peuvent être « longues » et t’offrir peu de répit. N’hésite pas à te mettre en sécurité sur des « plateformes » (zones de plat intermédiaires) si tu fatigues trop vite.

Arrivé au pic, et par 06° Celsius, je n’ai malheureusement pas pu profiter d’une quelconque vue dégagée. Mais j’ai quand même profité d’être là-haut pour me poser un peu. Seul, au milieu de nul part, sans pouvoir apercevoir un seul hameau, voilà un endroit qui invite à la réflexion, à la plénitude.

  • ACT Portugal Jour 2 - Sommet de Santinha

Après une dizaine de minutes sur place, je suis reparti.

J’en ai profité pour essorer (encore) la poignée les pistes étant roulantes et vides. En redescendant en altitude, j’ai pu voir le ciel se déchirer pour offrir une traînée bleutée. Je me suis alors laissé imaginer un lendemain ensoleillé.

Au détour d’un virage, une étrange aggrégation de rochers ronds et blancs m’a attiré.

Je suis alors parti sur quelques pistes hors tracé de l’ACT. Des pistes qui étaient plutôt trialisantes mais pouvaient m’amener au Corgo das Mos.

Un peu de chance, et maintenir du rythme, m’auront permis de franchir une haute marche en dévers et m’éviter de rester bloquer au fond d’une cuvette au milieu de nul part (c’est pour ça qu’il faut faire de la reco).

Baisse le son, il y a du vent.

La fin de la trace du jour 2 se fait à côté du barrage de Vale do Rossim à proximité d’un Eco-resort du même nom. L’endroit paraissait mort et sans restaurant ni supérette. J’ai peut-être regardé trop vite, mais j’ai alors préféré commencer la piste du jour 3 car celle-ci te conduisait à Manteigas, petit village de 4000 habitants qui s’annonçait quand même un peu plus vivant.

À Manteigas, au moment de compléter mon réservoir d’essence, je rencontrerai deux Irlandais qui faisaient l’ACT sur leurs GS de 1998. Elles avaient une sacrée gueule ! Les deux possédaient d’autres bécanes au pays, mais pour l’offroad ils préféraient leurs anciennes GS.

Malheureusement, l’une d’entre elle avait pris violemment la flotte et ne semblait ne plus vouloir démarrer. Un des deux Irlandais, mécanicien de profession, tentait tout son possible pour vérifier chaque panne possible.

Après avoir pris ma chambre d’hôtel (hôtel da Vila si ça t’intéresse) – je ne comptais pas camper en extérieur à cette altitude avec un duvet léger surtout qu’ils annonçaient de la pluie (encore) – nous nous sommes rejoint pour dîner. Dîner pendant lequel nous avons partagé nos différents road trips, notre perception du voyage, et bien évidemment notre avis sur les différentes marques et modèles de bécanes.

Manteigas à mon arrivée vers 16H45

Assez étrangement, ma combinaison transformée en éponge me dérange moins aujourd’hui que la veille. Comme la veille et l’avant-veille, je décroche toutes les doublures et les suspend pour que tout puisse sécher individuellement plus rapidement.

Demain sera mon troisième jour sur l’Adventure Country Tracks Portugal et ils annoncent enfin un soleil fixe. Il me tarde ! Malgré la météo et les crètes dans les nuages, les paysages sont magnifiques. Et je remercie les orages d’être passés pour rendre ce terrain de jeu plus excitant.

Jour #3 : Vale do Rossim (Manteigas) > Alamal – Mardi 25 Octobre 2022

Jour 3 qui doit amorcer gentilment la transition entre le Nord qu’est plutôt montagneux et le Sud plus plat et normalement plus chaud.

Au menu de ce jour, 235 kilomètres dont 40% d’offroad.

Et côté météo ? Bah la classique. Ce sera de la pluie. Joie. Joie immense. J’en ai marre de toute cette pluie. On te dit que l’Adventure Country Tracks Portugal c’est chaud et sec, j’ai froid et je suis trempé.

Mais ce n’est pas grave, on ne choisit pas ses conditions de voyage, puis c’est ça l’aventure (ou le masochisme, la limite est floue. Peut-être que le secret c’est de se convaincre que l’aventure consiste à souffrir).

On m’avait glissé que ma trace passait juste à côté de la « Torre ». Le sommet le plus haut en altitude du Portugal continental. 1993 mètres.

Tu penses bien que passant à quelques kilomètres de là, il aurait été stupide de ne pas aller jeter un coup d’oeil.

La torre est en fait la construction qui a été réalisée sur le sommet Malhão da Estrela qui culmine à 1993 mètres.

Et c’est pour atteindre le nombre symbolique de 2 000 mètres qu’ils ont ajouté cet édifice.

Bien évidemment, j’aimerai te dire à quel point la vue y est belle. Mais comme à mon habitude sur ce roadtrip, la météo et moi ne sommes pas d’accord.

Clairement, je suis un mauvais promoteur de la torre.

Après les quelques premiers kilomètres d’ACT, encore dans une forêt récemment brulée, j’ai alors suivi ma déviation pour rejoindre la torre. C’est alors que m’attendait une ascension éprouvante, balayée par des ventes latéraux déconcertants, des pluies diluviennes, un masque qui n’est pas déperlant, et donc une vitesse moyenne de 20km/h par 4°C.

Une fois arrivé là bàs, je me suis précipité dans les petits commerces, similaires au venta qu’on trouve au Pays Basque, afin de m’abriter. Je dégoulinais de pluie, tout était trempé. Ca y est, ma journée était foutue je me disais, et j’allais sûrement tomber malade.

Je me sentais mal de squatter l’entrée, dégoulinant. Donc je me suis permis d’aller faire un tour dans les deux étages. C’est alors qu’au détour d’un échange avec un commerçant, qui me fera goûter 5 fromages différents, je jetterai mon dévolu sur un fromage de brebis que l’on appelle le Queijo Serra da Estrela.

Sur le coup, j’achetais surtout pour m’excuser de tremper leurs sols. Mais au final, l’avenir me montrera que c’était plutôt une bonne acquisition. Ce fromage à pâte molle a quand même réussi à infester ma sacoche de réservoir de son odeur malgré son emballage. Donc, avant de l’acheter, réfléchis bien à où tu vas le mettre et si tu peux avoir un emballage hermétique (surtout si tu as la mauvaise idée de le mettre dans ta valise avec tes vêtements hein ?).

Après une heure à attendre que ça se calme, ce qui n’est bien évidemment jamais arrivé, et malgré les bourrasques qui parvenaient à remuer suffisamment la moto pour déclencher son alarme, je me suis dit que la meilleure façon de ne plus subir cette tempête était d’en sortir. Que de toute façon, je ne pourrais que descendre en altitude et trouver des endroits moins froids et moins exposés au vent.

Me voilà donc parti, complètement résigné. Un terme me viendra alors en tête, « furchtbar » en Allemand que l’on traduit pas foupoudav en Français, littéralement : FOUtu, POUrri D’AVance. Après tout, je suis déjà trempé, il fait froid, j’ai froid, et la journée ne fait que commencer.

Bref, j’entamme ma descente pour rejoindre la trace de l’ACT jusqu’à rencontrer une vache, signe que je rejoignais la civilisation (enfin pas vraiment mais bref, je l’ai vu comme un signe positif). Quelques kilomètres plus loin, me voilà totalement sorti de la tempête bien que toujours sous des nuages gris.

Je tenterai bien de prendre un raccourci pour couper court et descendre plus rapidement sur le village que traverse l’ACT, mais une énorme tranchée m’empêchera de progresser. Je ferais alors demi-tour pour récupérer la trace et la suivre bien correctement. Voilà qu’au total j’aurais perdu près de deux heures.

Mais le soleil viendra (enfin) montrer le bout de son nez et je sècherai d’ici la fin de la journée. Ce qui paraissait assez étonnant, mais était aussi la preuve que je redescendais des montagnes du Nord-Est du Portugal et me rapprochait progressivement de l’Algarve, plus plat.

  • ACT Portugal Jour 3

Mais en gardant un bon rythme à travers les chemins défoncés par les orages et les pluies qui ne cessent pas, j’ai pu arriver vers 18H20 à Belver.

Je me permettrais même le luxe de franchir un cours d’eau puis de le repasser dans l’autre sens pour monter la Go Pro et enfin le re-franchir une troisième fois afin de t’enregister l’ensemble. Et comme tu le remarqueras en visionnant la vidéo, c’était tout à fait inutile la caméra étant sous l’eau pendant la majeure partie du franchissement…

Belver, petit village d’à peine quelques centaines d’habitants mais pourtant à l’histoire riche et ancienne. De par son implantation le long de la rivière Tage, qui matérialisait notamment la frontière entre les Musulmans et les Chrétiens au 12ème Siècle, le village est situé à un endroit idéal pour un chateau.

Le château de Belver donc, construit entre 1194 et 1212 est vraiment imposant de par sa position culminante sur la vallée. Et point assez important, le château ne souffra que peu (ou pas) au cours des époques jusqu’à être abandonné au XIXème. Il faudra attendre que la direction générale des monuments nationaux du Portugal s’empare du sujet en 1939 pour réhabiliter ce magnifique chateau qui offre une vue incroyable.

Mais tu sais, les hauteurs c’est bien, mais la proximité de l’eau et son clapotis c’est quand même plus sympa. De l’autre côté de la rive du Tage, tu trouveras la plage fluviale de l’Alamal. La même que l’on voit à la fin de la vidéo du 3 ème jour faite par l’équipe de l’ACT Portugal.

Je ne sais pas à quel point il est autorisé d’y planter sa tente, mais l’absence de vie humaine sur cette page et l’hôtel 3 étoiles qui semblait en hivernage m’ont incité à m’y installer. Une fois la tente installée un peu derrière les arbres, j’étais alors parti pour un festin sur la plage face au château de Belem.

Un décor qui a de quoi rendre ta ration lyophylisée nettement meilleure que ce qu’elle est réellement… À moins que ce ne soit le fromage de brebis Queijo Serra da Estrela que j’ai acheté ce matin à la Torre ? Tu te souviens, ce fameux fromage qui empestera ma sacoche de réservoir. Et bah je pense que ce fut la meilleure ration de lyophylisée que j’avais mangé depuis bien longtemps grâce à ce fromage.

  • ACT Portugal : Vue sur le chateau de Belem

C’est pour ça que je voyage. Pour ces moments. De l’autre côté du Tage, des trains régionaux passent, faisant vivre la vallée au son des traverses. Et puis un clapotis de l’eau, régulier, apaisant. Quelques canards comme seuls voisins. Toi, seul, dans le sable, avec ta nourriture, et un silence rare et précieux. Qu’est-ce que je peux être heureux dans ces moments-là. Exténués, le corps et l’esprit se repaissent grâce au calme et à la simplicité environnante. Je lirais un peu avant de sombrer dans ma tente.

Jour #4 : Alamal > Mina de São Domingos – Mercredi 26 Octobre 2022

Et nous voilà donc reparti pour l’Adventure Country Tracks Portugal Jour 4. Cette journée s’annonce « plate » puisque nous nous rapprochons de plus en plus de la côte et donc de l’Algarve.

En théorie, la portion du jour doit faire 285 kilomètres dont 40% d’off road moto.

En réalité, je roulerai plus car j’arriverai aux Mina de São Domingos qui se situent à 40% de l’itinéraire du jour 5. Donc j’ai du faire près de 400 kilomètres et 50-55% d’off road dans la journée.

Ne te méprends pas, ce n’est pas que je ne pense qu’à rouler vite, mais les pistes seront vraiment faciles, voire même je te l’avoue, répétitives. Qui plus est, je sais qu’il me faudra encore retourner à Lisbonne pour le Vendredi en fin d’après-midi et que je souhaite prendre mon temps pour longer la côte par la route.

Mais revenons à nos moutons. Ou à nos canards plutôt. Car voici ce qui m’aura réveillé ce Mercredi. Les canards…

En tout cas, le soleil sera présent et je connaîtrais même des températures jusqu’à 29°C. Ce qui change drastiquement du 4°C de la veille au matin.

Qu’est-ce que c’est bon le voyage à moto quand même…

Cette épreuve constante, où tu dois t’adapter aux conditions que tu ne choisis. Car c’est bien là le sujet, l’adaptation. Nous ne sommes plus en conflits car face à la Nature qui nous rappelle sa puissance, nous ne pouvons que nous adapter et faire preuve de résilience dans les pires situations.

Cette même lutte qui rassemble le corps et l’esprit pour te ménager tout en surmontant les difficultés. Même si l’Adventure Country Tracks Portugal n’a pas réellement présenté de difficultés, d’autres road trips en moto m’en ont posé en revanche.

Mais je m’égare.

Me voici donc reparti sur les routes.

Durant cette journée, tu traverseras de nombreux villages d’un blanc immaculé teinté de bleu et de jaune.

Des villages reculés dans les terres, bien loin de l’agitation de la côte ou de celle de Lisbonne.

Au passage, prends le temps de t’arrêter dans un de ces villages.

Adventure Country Tracks Portugal Jour 4

Rentre dans un café si typique, commande ta barre chocolatée et ton café. Regarde les anciens se retrouver pour discuter, les chiens se promener seuls, admire le ballet des pick-ups des fermiers environnants qui se rejoignent pour un verre, et profite du soleil qui te baigne.

Tout semble si calme et paisible. Aucune surprise, plutôt un sentiment de sérénité.

Sur ta route, tu croiseras le château d’Estremoz que tu peux visiter. Il date du XIIème et ce fut un bastion important dans l’histoire du Portugal notamment dans la Guerre de Restauration qui est une guerre d’indépendance du Portugal (soutenu par la France) contre l’Espagne.

Château d'Estremoz du XIIème siècle

Que le Portugal a de beaux paysages à offrir, surtout sous le soleil.

Prends le temps aussi lorsque tu traverses des villages de t’arrêter pour observer les fameux Azulejo.

Le fameux carrelage !

Parlons plutôt de faïences. Parfois sous forme de damiers, d’autres fois sous forme de scènes décrivant la vie locale à une certaine époque, je ne peux que t’encourager à les prendre en photos car ils sont un témoignage de la rencontre des cultures arabes et ibériques qui remontent au XVème siècle. Et puis surtout, c’est beau.

Plus loin sur la trace, tu devrais rejoindre le fameux barrage d’Alqueva. Finalisé en 2004, il permet l’existence du lac artificiel d’Alqueva, un des plus grands d’Europe. Dans le coin, il y a de quoi faire de jolis shots drones et de belles photos.

Barrage d'Alqueva
« Par une journée claire, vous pouvez voir pour toujours » hautement philosophique l’ACT Portugal, non ?

Après le lac tu arriveras à Moura. Fin de la trace du jour 4. De mémoire j’ai du y arriver aux alentours de 14H30. Étant donné que les paysages sont beaux et que je suis seul, j’ai alors emprunté le début de trace du cinquième jour. Je poursuivrais tranquillement jusqu’à atteindre la mine de São Domingos.

Pourquoi m’arrêter là ? Enfin plus exactement au village avant la mine ? J’avais vu sur le film de l’ACT que le décor des mines était incroyable. Ainsi, je voulais prendre mon temps pour y faire du drone le lendemain matin. Donc raison de plus pour avoir pris de l’avance sur la trace du cinquième jour.

Ainsi, une fois arrivé au village qui n’a pas de nom (ou que tu peux parfois trouver sous le nom d’Achada do Garno), il était temps pour moi de trouver de quoi manger ainsi qu’un spot pour bivouac.

Supermarché trouvé, enfin disons plutôt des épiceries, j’y trouverai quelques bananes, une boîte de morue (oui c’est cliché je sais), et deux bouteilles d’eau pour me ravitailler pour le lendemain.

Viendra ensuite la recherche du spot de bivouac. Pour rappel, le bivouac est interdit mais toléré si personne ne te voit. Donc je vais plutôt chercher un endroit reculé, loin du village, et loin des chemins.

De base, mets-toi autour du lac à l’Ouest du village. Pas à l’Est, proche de la mine. Tu comprendras pourquoi dans la suite de cet article. Si ça te dit, tu trouveras les coordonnées de mon spot de bivouac sur ce lien. Il y a une petite plage, pas de vent, pas tant de moustiques et autres insectes, et des poubelles pas si loin. Et surtout il n’y a personne.

De quoi dresser sa tente, se faire quelques pâtes avec de la morue et toujours mon fameux fromage de brebis acheté à la Torre. Une banane en dessert, et on dirait bien que je suis parti pour une petite demi-heure à contempler l’eau, la nuit, et le calme. Que ces moments me sont chers, seul au milieu de nul part au fin fond du Portugal dans des endroits que beaucoup de locaux ignorent.

Allez, quelques photos que tu comprennes la magie des lieux.

  • Tapana Grande sur l'ACT Portugal Jour 5

Jour #5 : Mina de São Domingos > Cacela Velha > Sagres – Jeudi 27 Octobre 2022

Jour 5 et fin de l’ACT. Il doit me rester 160 kilomètres sur les 240 de la trace du jour. Mais cela me permettra d’aller me balader sur la côté de l’Algarve et surtout de passer un peu plus de temps dans la Mine de Sao Domingos.

Ainsi, après avoir levé le camp en prenant bien soin de ne rien laisser derrière moi, me voici dans le village à côté de la mine pour prendre un café et une Pastel de nata, cette fameuse pâtisserie Portugaise à laquelle je ne peux résister. Je croiserai au café deux Français, un père et son fils, venus au Portugal en van pour plusieurs semaines. Rapide échange, je n’avais pas parlé avec des Français depuis mon départ de France. Mais comment peut-on se retrouver dans un trou si paumé un Jeudi matin ? Au cours de mes voyages, je serais d’ailleurs souvent surpris par la présence de Français dans des endroits reculés.

Enfin bref, quelques échanges, et me voici parti à la Mine de Sao Domingo.

Vue de loin de la mine de Sao Domingo sur le tracé de l'ACT Portugal

Cette mine est située sur la ceinture Ibérique du pyrite. Elle a d’abord été exploitée à l’Antiquité par les Romains pour ses réserves d’or et d’argent. Abandonnée ensuite pendant plusieurs siècles, son exploitation reprit en 1854 d’abord par des Italiens, puis des Français, et enfin des Anglais en 1859 pour une concession de 50 ans.

On commenca alors à extraire du cuivre que l’on envoyait 18 kilomètres plus loin par train sur un petit port intérieur sur la rivière Guadiana qui marque la frontière entre l’Espagne et le Portugal.

Sauf qu’à l’issue de la première guerre mondiale, un produit devint de plus en plus important : l’acide sulphurique qui est faite à partir notamment de la pyrite. Et ça tombe « bien », puisque c’est ce que l’on trouve beaucoup dans la mine de Sao Domingo.

Donc on va se mettre à extraire de la pyrite, puis avec d’importantes quantités d’eau, on va pouvoir produire du soufre qui sert dans la création d’acide sulfurique.

Mais les quantités d’eaux utilisées pour purifier et obtenir le soufre vont bien évidemment se retrouver dans les sols de la mine et dans tous les sols environnants y compris les nappes phréatiques.

Panneau sur l'acidité de l'eau à la mine de Sao Domingo

Mais comme si ce n’était déjà pas assez grave, le dioxyde de soufre produit lors de la purification de la pyrite, devient très acide avec l’humidité. Donc imaginez les mineurs respirer ceci toute la journée, toucher une rambarde sur laquel de la poussière de soufre s’est posée et a été humidiée par la rosée, et bah ça provoque des brûlures chimiques. On n’imaginera pas l’horreur les jours de pluie…

Et comment l’histoire se finit ? En 1966, le Portugal a laissé deux options à l’exploitant de la mine : soit arrêter l’exploitation et partir, soit payer pour l’ensemble des dommages causés à la nature et à la population afin de continuer l’exploitation. L’abandon sans dédommagement a donc été préféré, laissant sur place des miliers de mineurs sans emplois… « L’homme est un loup pour l’homme. »

Je te laisse les quelques vidéos de drones ci-dessous que tu puisses découvrir les lieux. Au passage, la plupart des installations tiennent toujours debout et sont impressionnantes à « visiter » que ce soit à pied ou à moto (le site est énorme donc la randonnée pédestre peut être longue). Tu noteras le rouge de l’eau contaminée et acidé. Ça et l’espèce d’odeur de soufre omniprésente renforcent l’impression d’une terre apocalyptique.

Une vue aérienne d’une petite partie de la mine à ciel ouvert
Pour te donner une idée de la couleur de l’eau

En repartant, le tracé de l’ACT t’aménera proche de la frontière Espagnole. Il y a d’ailleurs une tyrolienne à faire à Alcoutim qui te conduit de l’Espagne vers le Portugal et retour en bac. Ce n’est pas tous les jours que tu peux traverser une frontière en tyrolienne.

La suite du tracé se fera sans soucis à l’exception d’une erreur de ma part qui me fera partir sur le TET voisin pendant une trentaine de kilomètres mais bon. Je retrouverai aussi les nuages qui se transformeront en légère pluie jusqu’à mon arrivée à la fin de la trace de l’Adventure Country Tracks Portugal à Cacela Velha en bord de mer un peu avant 13H ! On finit comme on avait commencé. Pas grave…

Cacela Velha - Fin de l'Adventure Country Tracks Portugal
Toujours de la chance avec les vues moi…

J’avalerai rapidement un déjeuner avant de me rendre à Faro. Mais face à la quantité de touriste et au balais d’avions qui passent juste au-dessus de toi, j’ai préféré rapidement repartir.

Après une semaine à vivre sur ma bécane en solitaire, le retour à la civilisation me paraît trop brutal.

Au final, mon regard se portera sur Sagres (pas la marque de bière), ville la plus méridionale (au Sud quoi) du Portugal continental.

Là bàs, j’y trouverai une chambre avec douche (ce qui n’est pas mal après deux nuits sans vraiment se laver) dans une ambiance de villages de surf. Un peu à la Biscarosse on va dire. Beaucoup de touristes étrangers, d’Avocado Toast, et de smoothies détox. Un vrai cliché en soi, mais toujours moins bondé que Faro. On va dire que Sagres était un juste entre-deux entre Faro et le motard solitaire que j’ai été ces derniers jours.

A noter qu’il y a le Fort de Sagres que tu peux visiter si tu arrives avant l’heure de fermeture (18H je crois). Comme on ne m’a pas laissé rentrer, je me permets de te faire visiter au drone :

Visite « aérienne » du coup

Je rencontrerai d’ailleurs à Sagres un groupe de motards emmené par l’agence de voyage Monsieur Pingouin.

Après cette dernière nuit, je rejoindrai Lisbonne par la route (et des pistes de sable histoire de me jouer la vie) où je passerai 3-4 jours avant de repartir en avion et d’abandonner Babe pendant presque 3 mois.

D’ailleurs, si tu cherches un endroit où entreposer ta moto, n’hésite pas à consulter mon article Où stocker sa moto à Lisbonne ? Ca devrait pouvoir t’aider.

Bilan de l’ACT Portugal et quelques mots

Non pas que je pense qu’il y ait besoin de faire un bilan car mon seul conseil serait : fonce !

Tu n’as pas besoin de pneus à crampons, t’as la place de passer avec un 4×4 sur 99% de la trace, il n’y pas de ravins mortels, t’es rarement loin d’une route bitumée, bref, c’est vraiment cool. Et en solo c’est faisable aisément.

Note juste que la moitié Nord sera plus montagneuse ce qui implique plus de cailloux et des pentes plus importantes que dans la moitié Sud. Donc peut-être une moitié Nord plus exigeante physiquement.

Si t’as un bon niveau, tu risques cependant de t’ennuyer surtout au Sud. Je suis content d’avoir connu les gros orages qui ont raviné et modifié le tracé le rendant un poil plus technique et plus excitant. Même si j’ai connu quelques moments de lassitude sur les deux derniers jours, les paysages restent époustouflants (notamment les forêts d’eucalyptus dont on ne se lasse pas), et l’absence de fréquentation te permet d’aller chercher un peu de vitesse (dans le respect du voisinage, de la visibilité, et de la législation en vigueur bien sûr). Après, la facilité quand on voyage solo c’est pas mal non plus on ne se le cache pas.

Évite-toi les contraintes logistiques planifiées à l’avance tels que les hébergements. Improvise dans la journée selon ta vitesse et ton niveau de fatigue. Tu as largement de quoi faire en offre d’hébergement sur tout le long du trajet.

Côté station service, je n’ai pas souvenir d’avoir été à risque mais avec 30 litres de réservoir je pense n’avoir jamais été à risque depuis que j’ai Babe en fait.

Si ce récit t’a plu, n’hésite pas à lâcher un petit commentaire, à le partager autour de toi, et peut-être as-tu des tracés à me faire découvrir aussi ?

Bonne route !

14 réflexions au sujet de “Mon avis sur l’ACT Portugal : 5 jours entre monts et merveilles”

      • Salut Quentin, j’espère que tu vas bien. Thierry et moi, partons ensemble pour cette boucle hispano-portugaise. Bises et à bientôt.

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        • Hey Pierre !

          Ravi de vous savoir sur les routes. Profitez bien de votre périple, ce matin il fait 24°C à Lisbonne. J’espère que vous aurez beau temps sur l’ACT Portugal et en Espagne 🙂

          Profitez bien

          Répondre
          • Bonjour Quentin, bravo pour la qualité d’écriture de ton récit. Prenant de bout en bout. J’ai une petite question. Dans la partie sud, peux tu m’en dire un peu plus sur les pistes sableuses ? Sont elles difficiles? C’est un type de terrain que j’ai toujours beaucoup de mal à appréhender. Je désire faire l’act dans la même configuration que toi…solo avec 1200gsa de 2011…mais sans la pluie, j’espère. Cordialement. Dominique.
            Mon adresse mail toubkhal11@gmail.com

          • Hello Dominique,

            Alors effectivement les pistes de l’Algarve sont un peu sablonneuses mais ce n’est pas non plus du sable. C’est à dire que tu ne sens pas ton avant flotter. Il faut plutôt voir ça comme une couche de sable d’un demi-centimètre (et encore) qui s’envole facilement à ton passage. En effet, tu constateras rapidement dans ton rétroviseur que tu soulèves bien plus de poussières que dans les portions du Nord 🙂 La seule fois où j’ai été piégé par le sable c’était en dehors du tracé de l’ACT en remontant le long de la côté pour aller sur Lisbonne.

            J’habite maintenant à Lisbonne, donc fais moi signe si tu passes dans le coin quand tu fais l’ACT Portugal si tu le souhaites.

            Bon ride

  1. Bonjour
    Merci pour ton récit, super voyage
    J aimerais faire l act pyrénéenne mais comment et où télécharger la trace gpx pour la mettre sur OsmAnd ?
    Merci pour ton retour

    Répondre
    • Hello Patrice,

      J’ai fait l’ACT Pyrénées début Juillet; C’est sympa mais je t’avoue avoir préféré le Portugal, une plus grande diversité de paysages. Pour télécharger les GPX, il faut se rendre sur le site de l’ACT et devenir membre PAYANT. Depuis quelques mois, pour limiter le nombre de personnes sur les traces et la surfréquentation. La formule « BRONZE » qui coûte 11.88 € pour un an est largement suffisante 🙂

      Je ferais un article sur l’ACT Pyrénées dans quelques semaines quand j’aurais plus de temps 🙂

      Bon ride

      Répondre
  2. Bonjour,
    Après l’ACT Pyrénées en 2022, l’ACT Italie ici en juin 2023.
    La question est posée pour 2024 ? Soit Portugal, Roumanie ou le nouveau prévu en 2024, l’ACT Croatie.
    Après l’ACT Italie, nous avons traversé l’Adriatique et remonté par la Croatie et la Slovénie. Ces deux pays nous titillent !
    Mais ton article, très intéressant fait que nous cogitons encore …
    Salutations

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    • Salut Marc,

      Super l’ACT Italie, c’était aussi sur ma liste pour cet été mais au final nous avons fait l’ACT Pyrénées (j’ai préféré l’ACT Portugal). J’habite maintenant au Portugal donc je vais être biaisé : mais selon la durée de votre trip, l’ACT Portugal est très sympa et peut être aisément enrichi par la fameuse National 2 qui est une superbe route qui traverse le pays et il a de belles routes scéniques le long de la côte. Sans oublier le TET qui est bien, et vous pouvez compléter avec de l’offroad (le TET par exemple) sur la corne Nord-Ouest de la péninsule et notamment Los Picos de Europa. Attention cependant, le Portugal en Juillet/Août c’est chaud et ça brûle (les forêts)… Donc plutôt un Mai/Juin ou Septembre/Octobre.

      Sinon, tu peux aussi (si t’as suffisamment de jours), ACT Croatie –> Bosnie/Serbie –> ACT Roumanie.

      Ca peut être un chouette périple aussi.

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  3. Bonjour et merci pour ton partage.
    Je viens de faire la route nationale 2 au Portugal en solo ( début octobre 2023) avec ma Suzuki 800 DE.
    Ça a été un très beau voyage avec de belles rencontres.
    A Bragança, j’ai rencontré au petit déjeuner dans un hôtel, un Suisse-Allemand de 62 ans qui était venu pour faire l’ACT Portugal en solo.
    Moi qui ne connaissais que le TET, j’ai été très curieux et il m’a beaucoup renseigné sur ce que était l’ACT.
    Venant de tomber sur ta très bonne page et ayant lu ton récit avec attention, je viens de décider de faire ce tracé l’année prochaine en solo.
    Je prendrai l’abonnement à l’ACT début 2024.

    C’est petit mot pour te dire merci d’avoir partagé ton voyage et mis en évidence la difficulté ou non du tracé.

    Amicalement

    Frédéric Billard

    Répondre
    • Bonsoir Frédéric,

      N’hésite pas si tu as besoin d’autres infos. J’habite maintenant à Lisbonne et je me ferais un plaisir de te partager des conseils / bons plans si tu le souhaites.

      Et merci pour ce très chouette commentaire!

      Répondre

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